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Il 68 in Francia

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Il 68 in Francia

Définition
«La crise de mai 1968 présente des aspects communs avec les révoltes sociales du passé. Mais, dans son déroulement et ses causes, elle est un moment profondément original : elle débute par un violent mouvement de protestation étudiante, entraîne une mobilisation des salariés et débouche sur une crise politique. Le mouvement étudiant français, assez analogue à ceux qui agitent alors les Etats-Unis ou la RFA, débouche dans l'hexagone sur une crise politique majeure.» (source : De Gaulle et Mai 68, Fondation et Institut Charles de Gaulle)

Voir cette utile présentation des événements de mai 68 proposée par l'Encyclopédie Hachette (Yahoo! France); voir aussi la notice de Wikipedia (fr.)
Chronologie (site du professeur Thierry Delthé, Lycée Georges Clemenceau, Chantonnay)

Enjeux
«Les soixante-huitards, les Sartre et les Foucault, sous le haut patronage desquels on monta aux barricades et renversa l'autorité des maîtres, se délestèrent dans la joie de ce vieil idéal de la Renaissance: la liberté comme discipline et conquête de soi. Il ne serait plus question d'hériter de quoi que ce soit, ni de la culture, ni du passé. La liberté, trop lourde à porter, trop lente à venir, cédera à l'impatience de l'hédonisme, à l'exaltation de la vie comme énergie brute, nommée "vitalisme" par [Hannah] Arendt. Les patrons de mai 1968 forgèrent une langue nouvelle, un lyrisme du "je" qui encense la libre volonté de l'individu à l'écoute de ses besoins, le jaillissement de la spontanéité créatrice, les désirs obscurs refoulés par la morale et le pouvoir. Il faut alléger le monde de son passé, libérer l'homme de toutes ses chaînes, à commencer par celles que l'éducation traditionnelle imposait à ses pupilles. Mai 1968 a vu apparaître, observe [Alain] Finkielkraut, l'oligarchie de ceux qui n'existent que pour eux-mêmes, pour lesquels la vie devient le seul horizon de la vie.»

Marc Chevrier, L'empire de l'écran total. Ce que conserver veut dire d'après Alain Finkielkraut, L'Agora, vol. 5, no 4, juillet 1998

Essentiel
Les interprétations sont pour le moins divergentes quant au sens à donner aux événements de Mai 68. Certains, comme André Comte-Sponville, considèrent ce passé positivement et non sans une certaine nostalgie :

«Mai 68, pour les gens de ma génération, c'est d'abord un souvenir de bonheur. [...] Nous ne voulions plus de ce vieux monde, de ce vieux pays, de ce vieil homme… De Gaulle, la France, le capitalisme, tout cela nous semblait d'un autre âge, dépassé, mortifère. [...]

L'Histoire n'avance que par son mauvais côté, disait Marx. Elle n'est faite que de nos rêves défaits. Mais enfin elle avance, et l'on ne m'ôtera pas de l'idée que Mai 68, avec toutes ses limites, avec toute sa naïveté, fut une avancée considérable. Vers quoi ? Vers plus de liberté, surtout s'agissant des mœurs, mais aussi vers plus de solidarité et d'audace.»

André Comte-Sponville, Mai 68, un souvenir de bonheur, Psychologies Magazine, mai 1998


D'autres, comme le journaliste français Christian Authier et l'essayiste québécois Pierre Vadeboncoeur, sont d'avis que la "pensée 68" est à l'origine de bien des travers de la société actuelle, et ils ne se gênent pas pour critiquer les postures et les prises de position des «soixante-huitards», celles d'hier comme celles d'aujourd'hui :

«[...] les soixante-huitards ont fait carrière sur l'apologie débridée de la subversion et de la transgression face à toute forme d'autorité (politique, religieuse, morale, sociale, familiale). Leur drame est d'être aujourd'hui au pouvoir. Ils n'en reviennent pas, partagés entre le contentement et le dégoût de soi (pour les moins cyniques), d'incarner l'ordre bourgeois et moral qu'ils vomissaient. Certes, ils s'habillent "jeune", tentent de parler "branché", de poser en éternels rebelles contestataires et de ne rater aucune mode, mais ce sont des notables confits dans des idées plus vieilles qu'eux. Jouhandeau les imaginait notaires, ils sont plutôt ministres, éditorialistes influents ou patrons de presse. Ils défendent le FMI, la Banque mondiale et l'OTAN. Que leur reste-t-il? La posture. Celle de l'ado révolté et de l'enfant insoumis. [...] Mais ils ont beau singer la modernité, elle s'enfuit devant ces ringards et ne leur laisse que ses bijoux de pacotille. Cours camarade, ton vieux monde est derrière nous…»

Christian Authier, «68: dépôt de bilan» (dossier, L'Opinion indépendante, Toulouse, Fr.) (lien désactivé: 20-08-01)

«[....] Mai 68 n'est pas une révolution. "Cette fiesta n'a laissé d'autre héritage que celui d'un anti-modèle." Il est étonnant, croit Pierre Vadeboncoeur, que l'on baigne toujours dans l'illusion que véhiculait Mai 68. Il qualifie l'événement de "pure folie", qui offre le contraire de ce qui est nécessaire dans une société, croit-il, c'est-à-dire, entre autres, une culture profonde, remontant dans le temps. L'interdit d'interdire s'est érigé en dogme. Il y a rupture avec les sources. Et de nos jours, "une vraie révolution [...] supposerait une radicale levée des interdits qui protègent aujourd'hui une pensée répétitive qu'on s'obstine à se dire libre".»

Caroline Montpetit, «Pierre Vadeboncoeur: humanité indifférente», Le Devoir, 23 septembre 2000 (lien désactivé)

Documentation
Témoignages et analyses des contemporains

Les Jeunes et la contestation (avec un entretien avec Herbert Marcuse), Paris, Robert Laffont-Grammont, coll. "Les grands thèmes", 1976, 144 p.,
Aron, Raymond. La Révolution introuvable : Réflexion sur la révolution de mai, Paris, Fayard, coll. "En toute liberté", 1968, 190 p.
Club Jean Moulin, Que faire de la révolution de mai, Paris, Seuil, coll. "Jean Moulin", 1968, 94 p.
Un mois de mai orageux : 113 étudiants parisiens expliquent les raisons du soulèvement universitaire. Introduction de A. Deledicq. Toulouse, Priva, coll. "Époque", 1968, 164 p.
Comités d'Action Lycéens (CAL), Les Lycéens gardent la parole, Paris, Seuil, coll. "Politique", n° 23, 1968, 192 p.
Communications, "Mai 1968, La prise de la parole", n° 12, Paris, Seuil, 1968, 184 p.
Mandel, Ernest, De la commune à mai 68, Ecrits politiques 1 : Histoire du mouvement ouvrier international, Paris, La Brèche, 1978, 276 p.
Marcellin, Raymond. L'Ordre public et les groupes révolutionnaires, Paris, Plon, coll. "Tribune libre", 1969, 124 p.
Sauvageot, Jacques, Geismar, Alain, Cohn-Bendit, Daniel, Duteuil, Jean-Pierre. La Révolte étudiante : Les animateurs parlent. Présentation d'Hervé Bourges. Paris, Seuil, coll. "L'histoire immédiate", 1968, 130 p.
Sauvy, Alfred. La Révolte des jeunes, Paris, Calmann-Lévy, 1970, 272 p.
Table ronde (La), "Analyse d'un vertige". N° 251-252, décembre-janvier 1968-1969, Paris, S.E.P.A.L., 288 p. Articles de H. Cavanna, C. Bruaire, B. Charbonneau, P. de Saint-Robert, A. de Murat, Hannah Arendt, M.-J. Le Guillou, P. Miro Quesada, V. Mathieu, J.-L. Seurin, S. Cotta, J. Ellul, R. Boudon, P. Prini, G. Thibon
UNEF/SNE Sup, Le Livre noir des journées de mai, Paris, Seuil, coll. "Combat", 1968, 94 p.
Martinet, Gilles. La Conquête des pouvoirs, Paris, Seuil, coll. "L'histoire immédiate", 1968, 190 p.
Quid : Les Dossiers de l'histoire, "Nanterre, la révolte étudiante, Les barricades, Les grèves ouvrières, De Gaulle dissout l'assemblée, Grenelle bilans", n° 1, 1968 (rééd. Quid, 1987, 360 p.)
Sartre, Jean-Paul. Les Communistes ont peur de la révolution : Le "j'accuse" de Jean-Paul Sartre, Paris, John Didier, coll. "Controverse", Paris, 1968, 64 p.
Servan-Schreiber, Jean-Jacques. Le Réveil de la France - mai/juin 1968, Paris, Denoël, 1968, 128 p.
Simon, Jean-Pierre (éd.). La Révolution par elle-même : Tracts révolutionnaires de la crise de mai à l'affaire tchécoslovaque, Paris, Albin Michel, 1968, 230 p.
Tournoux, J.-R. Le Mois de mai du général : Livre blanc des événements, Paris, Plon, 1969, 528 p.

L'héritage de Mai 68

Autrement, "68 / 78 : Dix années sacrilèges", dossier n° 12, Paris, février 1978, 296 p.

Touraine, Alain, Dubet, François, Hegedus, Z., Wieviorka, Michel, Lutte étudiante, Paris, Seuil, coll. "Sociologie permanente/2", 1978, 374 p.

François Ricard, La Génération lyrique: essai sur la vie et l'oeuvre des premiers-nés du baby-boom, [Montréal], Boréal, 1992

Paul-Marie Coûteaux, Traité de savoir disparaître à l'usage d'une vieille génération, Michalon, 203 p.: "En partant de l'histoire cachée de Mai 68, Paul-Marie Coûteaux dissèque celle de ces trente dernières années. Si la génération issue de la résistance était républicaine, celle issue des barricades de Mai, aujourd'hui au pouvoir, est libérale-libertaire: nation, autorité, civilisation: tout, selon elle, doit disparaître. Mais aujourd'hui les petits marquis de Mai sont vieux. Bientôt viendra l'heure d'une nouvelle révolution..."

Jean-Pierre Le Goff, Mai 68, l'héritage impossible, Éditions La Découverte, 1998, 476 p. Voir le compte rendu suivant: Gérard Dupuy, Mai avec des si, Libération, 7 mai 1998
"Cette génération qui voulait changer le monde a été désillusionnée" (entretien avec Jean-Pierre Le Goff), L'Humanité, 4 septembre 1999

André Comte-Sponville, Mai 68, un souvenir de bonheur, Psychologies Magazine, mai 1998

Patin, Jacques. Une opinion sur Mai 68 - texte d'un ancien collaborateur du général de Gaulle (Institut et Fondation Charles de Gaulle)

Clouscard, Michel. Les "trente honteuses", L'Humanité, 30 avril 2002. Texte repris d'un ouvrage de l'auteur paru peu de temps auparavant : Néofascisme et idéologie du désir, Le Castor Astral, 136 p

Élisabeth Badinter, Honnie soit la nouvelle bien-pensance, Libération, 10 avril 2001: selon l'auteur "il faut aborder la démarche de Mai 68 par une critique intellectuelle plutôt que moralisante."

Emmanuel Poncet, Pour une critique rationnelle de Mai 68, Libération, 22 mars 2001: "Débattre de l'héritage 68, mouvement aux conséquences réversibles et contradictoires, ce n'est ni être contre la liberté, ni être pour le retour à l'ordre."

Serge July, «Contes, légendes et réalités de Mai 68». Série d'articles publiée en mai 1998 dans le quotidien de gauche français Libération: 4, 5, 6, 7, 8 et 9 mai

Cixous, Hélène. Mai soixante-huit a commencé avant mai 68 et n'est pas fini, L'Humanité, 28 mai 1998

Autain, Clémentine. "Liberté, je récupère ton nom", L'Humanité, 20 avril 2000 : "De liberté à libéralisme, n'y aurait-il qu'un pas ? (...) Centré autour du concept de liberté, le projet politique porté par les militants des mouvements issus de mai 68 est aujourd'hui récupéré sans complexe par les pourfendeurs du libéralisme. (...) Ainsi, l'imagerie et les idéaux qui ont fait rêver toute une génération utopique se voient-ils récupérés à des fins marchandes."

Pommier, Gérard. Freud sur les barricades, L'Humanité, 11 mai 1998

Arno, Mort à mai 68!, Le Scarabée, 31 mai 1998

Jan-Werner Müller, Portrait: Jürgen Habermas, Prospect, mars 2001: le célèbre philosophe est présenté comme le mentor des anciens radicaux allemands des années 60 - et en particulier de Joschka Fischer, l'actuel ministre allemand des Affaires étrangères

Baecque, Antoine. Sous les pavés de mai 68, le cinéma, Libération, 9 décembre 2003. À propos du film The Dreamers (Innocents) de Bernardo Bertolucci

L'«affaire» Cohn-Bendit

"Libération sexuelle: la génération 68 en accusation". Un dossier du magazine L'Express, 1er mars 2001

L'affaire Cohn-Bendit suscite le débat. La révolution sexuelle post-68 a-t-elle cautionné des dérives pédophiles? Retour sur une époque et un contexte, avec Jean-Claude Guillebaud (Construire, année 2001, no 12, 20 mars 2001)

Moulier Boutang, Yann. Les dévots, Mai 68 et le réseau. Sur les pédophilies imaginaires, Multitudes, no 5, mai 2001

Laimé, Marc. «Revisiter» Mai 68. Vademecum à l'usage des idiots utiles (www.uzine.net - 1er mars 2001)

Documents sonores:

1968 : l'année internationale de la contestation étudiante: Inde, Brésil, Japon, Pologne, Europe de l'Ouest, Mexique, États-Unis, Québec, partout c'est une vague qui déferle. De manière violente ou paisible, la contestation se fait sentir. La génération des « baby-boomers » de l'après-guerre est rendue à l'âge adulte et veut se faire une place au soleil. Que s'est-il passé cette année-là? Étienne Leblanc pose la question à des leaders étudiants de l'époque qui ont pour noms Louise Harel, Gilles Duceppe et Louise Vandelac. Émission «Dimanche Magazine», Radio-Canada, 31 mai 1998 (format Real Audio, 18 min)

Table ronde : les jeunes de 98 jugent ceux de 68. Ginette Lamarche réunit en studio des jeunes d'aujourd'hui qui réagissent aux faits d'armes de leurs aînés: Clairandrée Cauchy, Nicolas Ducharme et Jean-Hertel Lemieux. Qu'est-ce qui distingue les luttes d'hier de celles d'aujourd'hui? Émission "Dimanche Magazine", Radio-Canada, 31 mai 1998 (format Real Audio, 14 min. 10 sec.)

 

 

 
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